D’entrée de jeu, la pénurie de main-d’œuvre frappe de « plein fouet » les entreprises québécoises. Donc, les PME sont forcées à ouvrir leurs portes à une nouvelle classe d’employé, soit celle de la génération Z. En effet, plusieurs de nos « ados » rejoindront les rangs de la main-d’œuvre sociétaire cet été. Conséquemment, comment doivent-ils se prendre pour accumuler un patrimoine et faire fructifier leur capital ?
De prime d’abord, la question semble facile, cependant, elle est plus complexe que l’on peut anticiper. Premièrement, nous sommes parents, gardiens de leur fortune personnelle, nous voulons instaurer des objectifs et une vision personnalisée, qui sera tributaire de leur qualité de vie actuelle et future.
Bien entendu, lors de la réception de leur premier chèque de paie, il se peut que certains s’obstinent puérilement pour une évacuation immédiate des liquidités de leur compte-chèques: les bénéficiaires étant tous les « bébelles » et « gugusse » de ce monde. Pour remédier à cette situation, il s’avère utile qu’un parent se transforme temporairement en un vieillard radin, grognon et refuse de se laisser aller à l’esprit de la célébration de Noël !
Trêve de plaisanteries, après quelques vérifications auprès de la loi de l’impôt, vous seriez surpris d’apprendre et de constater que nos options sont sensiblement limitées. D’abord, le législateur impose un âge minimal sur quelques des programmes qui pourraient nous aider. Ensuite, les ouvertures de compte, chez certaines institutions financières, peuvent être « bric-à-brac ». Certes, voici une courte liste, des stratégies à considérer, avant et après l’âge de 18 ans :
Compte d’investissement non enregistré
Avant l’âge de 18 ans : vous pouvez conduire un véhicule, vous engager dans les forces armées Canadienne (mourir pour votre pays), exercer des responsabilités importantes à ce qui a trait à votre emploi, mais il est impossible d’ouvrir un compte non enregistré et investir des liquidités. Trouvez l’erreur ?
Je comprends que le législateur avait comme objectif, à l’époque, d’éviter le fractionnement de revenu parmi les familles les plus nanties et aisées de notre société. Certes, l’âge minimum de 18 ans, c’est une mesure pénalisante pour les jeunes « ados » de la classe moyenne, qui espèrent et exigent des rendements supérieurs au taux préférentiel de la Banque du Canada.
CELI/CELIAPP
Selon Olivier Brabant, Directeur en fiscalité chez HNA S.E.N.C.R.L. : « Jadis, il fut important d’établir un âge minimum pour le CELI. Si le CELI avait été disponible pour les moins de 18 ans à l’époque, ça aurait favorisé les familles plus aisées. Indéniablement, nous aurions été témoins à une prolification des « fiducies familiales non imposables ».
La limite d’âge de 18 ans, expliqué dans le contexte de la loi à l’époque, nous permet de comprendre l’objet de la loi. Certes, aujourd’hui, la conjoncture économique a changé. En revanche, nous devons nous adapter en conséquence.
Selon Alexis Paquin, étudiant à l’UQO et auteur de la chronique « Le CELIAPP et les jeunes » : « la crise du logement risque de perdurer encore quelque temps et il faut continuer à chercher des solutions pour aider les jeunes ». Considérant que le prix moyen des maisons au Canada est 535,000$, je crois qu’ils vont avoir besoin d’un petit « coup de pouce », non ?
J’invite le législateur à revoir la limite d’âge de 18 ans et, conséquemment, permettre aux « ados » qui travaillent de choisir une formule hybride, leur permettant de contribuer au CELI ou au nouveau CELIAPP, dès 2023
REER
Il n’y a pas limite d’âge pour le REER. Donc, un mineur peut faire une contribution jusqu’à 18% de son revenu gagné de l’année passée. Il ne faut pas oublier qu’il existe un crédit de base, avec bonification, donc lorsque nous appliquons le crédit de 15%, votre enfant doit avoir payé plus de 2,071$ en impôt, pour pouvoir recevoir un remboursement, lors d’une cotisation à son REER.
Nonobstant le passage ci-haut, un mineur peut contribuer à un REER, sans déduire le montant dans sa déclaration de revenus. En fait, il peut différer ses déductions REER, jusqu’au moment où, son taux marginal d’imposition est supérieur. Cette mesure lui permettra d’empocher, un remboursement plus intéressant dans le futur.
REEE
Les nouvelles mesures sont très intéressantes : vous pouvez faire des cotisations jusqu’à 50 000 $ par enfant. II n’y a aucune limite, par année, pour cotiser au REEE. Malheureusement, les seuls contribuables qui peuvent verser des cotisations sont les souscripteurs et le gouvernement, via les subventions REEE et les bons d’études. Il serait logique de permettre que le(s) bénéficiaire(s), d’un régime individuel ou familial, puissent contribuer dans leur propre régime, et ce, selon une formule prescrite.