D’emblée, la trame de nos décisions économique n’échappe pas à la citation apocryphe d’Antoine Lavoisier : « rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ». Le malaise économique ressenti sous forme d’une inflation galopante n’est aucunement transitoire. Tôt ou tard, nous devons tous payer « le joueur de cornemuse ».

En revanche, il est impératif et judicieux d’analyser notre propre situation financière et fiscale pour s’adapter à une nouvelle conjoncture économique qui, désormais, persistera pendant plusieurs années.

Nous avons tous une hypothèque et c’est l’une de nos plus importantes dépenses mensuelles. Cette dépense comporte un taux d’intérêt qui peut soit augmenter où diminuer selon plusieurs facteurs. L’hypothèque à taux variable, d’une durée de 5 ans, est de loin la plus commercialisée par notre industrie bancaire. Certes, celle-ci demeure l’hypothèque la plus sensible à une augmentation du taux directeur de la Banque du Canada.

Historiquement, le contrôle de l’inflation sociétaire est fortement corrélé avec des augmentations des taux d’Intérêt de nos banques. En revanche, si le gouverneur de la Banque du Canada augmente le taux directeur de 50 points de base, l’impact se matérialisera directement sur votre hypothèque. Indéniablement, il y aura une revalorisation de votre paiement mensuel.

Voici un exemple pour mieux comprendre. Une hypothèque à taux variable 5 ans, paiement ajustable avec un taux d’intérêt de 2.2%, soit le taux préférentiel moins un pourcentage discrétionnaire. Donc, si vous avez une hypothèque de 250,000$, avec un amortissement de 25 ans, votre paiement mensuel sera environ 1083$.

Par conséquent, lorsque vous allez renouveler votre hypothèque, vous serez sujet à un nouveau taux d’intérêt. Celui-ci sera la réflexion de notre politique monétaire actuelle et courante. Considérant que la moyenne des variables, depuis 25 ans, est de 4.47%, avez-vous l’étendue budgétaire pour payer un solde hypothécaire mensuel de 1,380$ ?

Il semble que pour plusieurs de nos compatriotes, la réponse à cette question est non. En référence, je vous invite à faire la lecture des chroniques de Gérard Bérubé du Devoir : Stress inflationniste & l’insolvabilité en éveil.

Dans sa chronique qui s’intitule l’insolvabilité en éveil, il serait question de l’accroissement du nombre de dossiers en insolvabilité. Est-ce une nouvelle tendance ou une simple aberration des statistiques mensuelles ? 

De fil en aiguille, dans sa chronique gémelle, Stress inflationniste, Frédéric Lachance fait le point sur la situation actuelle. Selon Frédéric Lachance, syndic autorisé en insolvabilité au bureau de MNP à Montréal: « La crise de l’abordabilité, alimentée par l’augmentation du coût de la vie et des taux d’intérêt, accentue la pression financière ».

En somme, plusieurs croient qu’il est impossible d’augmenter les taux d’intérêt, car l’impact sur notre économie serait irrécupérable. J’aimerais simplement ajouter : si nos gestionnaires en matière de politique fiscale ont à choisir entre la santé et la sécurité financière de nos entreprises par rapport à celle d’une industrie ou même celle de votre unité familiale, devinez quel sera l’ordre de collocation ?